Dans un climat tendu, Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, s’est exprimé lors du « 20 heures » de France 2, jeudi 26 novembre. Interrogé par Anne-Sophie Lapix, il est revenu sur le passage à tabac d’un producteur de musique noir à Paris par des policiers, documenté par une vidéo révélée par le média Loopsider et largement diffusée sur les réseaux sociaux.
«Ces images sont inqualifiables, choquantes, j’ai demandé la suspension de ces policiers », a annoncé le ministre de l’intérieur, ajoutant : «Si la justice conclut à une faute, je demanderai la révocation des trois policiers, ils ont sali l’image de la République. Lorsque des gens déconnent, ils doivent quitter l’uniforme de la République. »
Revenant sur l’évacuation violente d’un camp de migrants place de la République à Paris lundi 23 novembre, Gérald Darmanin a expliqué qu’il s’agissait « d’une manifestation illégale ; j’ai demandé qu’on évacue cette place ». Interrogé sur une possible éviction du préfet de police de Paris, le ministre a répondu : « Je ne cherche pas des fusibles.
Le préfet Lallement effectue une mission difficile. Je suis le responsable, je suis le ministre de l’intérieur. » A propos des images de violences diffusées sur les réseaux sociaux lors de cette intervention policière, Gerald Darmanin a annoncé la publication du rapport de l’IGPN sur le compte Twitter du ministère de l’intérieur. On y lit notamment que le commissaire divisionnaire qui a fait un croche-pied à un migrant, ce soir-là, a commis un « manquement par un usage disproportionné de la force ».
« Ce commissaire qui fait ce croche-patte totalement injustifié, je prendrai des sanctions contre lui, je demande la réunion du conseil de discipline », a déclaré le ministre de l’intérieur,
Enfin, concernant l’article 24 de la proposition de loi controversée « Sécurité globale », Gérald Darmanin s’est dit « très attaché à l’Etat de droit, à la liberté de la presse ». Mais a balayé tout retrait de l’article litigieux, voté en première lecture par l’Assemblée nationale et qui prévoit de pénaliser la diffusion « malveillante » de l’image des policiers et gendarmes : « Cet article 24 permet de toucher la protection de la presse et la protection des forces de l’ordre », a-t-il affirmé.
Le premier ministre, Jean Castex, a annoncé jeudi soir qu’il allait instaurer « une commission indépendante chargée de proposer une nouvelle écriture de l’article 24 », a, de son côté, indiqué Matignon, au terme d’une réunion avec une délégation de syndicats d’éditeurs de presse et de représentants de collectifs de journalistes. / info: Le Monde