En pleine pandémie, et alors que l’Union européenne est attaquée de toutes parts pour son incapacité à organiser la distribution rapide des vaccins anti-Covid, certains gestes prennent une valeur particulièrement symbolique. Ainsi, le 3 février, après lui avoir offert l’hospitalité et le déjeuner, Emmanuel Macron a tendu la main, ou plutôt le parapluie, au premier ministre slovaque, Igor Matovic, dans la cour de l’Elysée. Dans ces conditions, qui pourrait encore soutenir que la solidarité européenne n’existe pas ?
Stratégie politique
La transformation du parapluie en objet politique n’est pas nouvelle. On se souvient, par exemple, que François Hollande refusa obstinément qu’on le protège de la pluie lors de son discours à l’île de Sein, en août 2014, dans le cadre des commémorations des 70 ans de la Libération, et ce par solidarité avec les anciens combattants présents. On se souvient surtout, en fouillant un peu plus, que le général de Gaulle briefait sa garde rapprochée pour qu’elle lui tende ostensiblement un parapluie à la première goutte venue, pour mieux pouvoir le refuser avec panache.
Vieille tige
Bouclons la question du parapluie en nous arrêtant sur les deux modèles ici présents. S’ils diffèrent par leurs finitions et la couleur de leur toile, ils présentent quelques similitudes. Ils mesurent la même taille et se terminent par la même poignée en plastique. Surtout, ils sont équipés tous deux d’une longue tige métallique. Les plus sophistiqués y verront un impair, tant les parapluies à tige en bois sont plus élégants. Les plus inquiets y verront surtout une prise de risque inutile : en cas de coup de foudre, un parapluie à tige métallique peut en effet vous valoir bien des ennuis…
Les failles du gilet
Comme il en a pris l’habitude depuis quelques mois, Emmanuel Macron porte sous sa veste de costume un gilet. Puisque tous les goûts sont dans la nature, nous ne nous permettrons évidemment pas d’émettre un jugement esthétique sur la pratique (mais vous avez compris), ni de suggérer qu’elle donne au président un air de voiturier devant un hôtel de luxe, surtout un parapluie à la main. Nous nous contenterons de rappeler la base : si la veste peut effectivement être laissée ouverte lorsque l’on porte un gilet, le dernier bouton de celui-ci ne doit jamais être fermé, comme il l’est ici…
Casque anti-pluie
Comment ne pas remarquer, enfin, l’allure éternelle des hommes de la garde républicaine ? Ils portent ici leur uniforme d’apparat, plus techniquement appelé GTS, ou grande tenue de service. On notera en particulier leur rutilant casque, équipé d’un cimier représentant une tête de méduse, d’un plumet rouge en plume de coq, d’une houppette en crin de cheval teinté et d’une crinière noire de cheval naturelle. Pour se protéger de la pluie, c’est quand même autre chose qu’un parapluie. / lemonde